[Redditolavoro] Fw: un appello Turquie : Ragip Zarakolu et tous les prisonniers d¹opinion doivent être libérés immédiatement
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Mon Oct 31 20:51:10 CET 2011
la nostra solidarietà e fate circolare
APPEL URGENT
A L’OPINION PUBLIQUE
AUX DEPUTES DU PARLEMENT EUROPEEN,
AUX ORGANISATIONS INTERNATIONALES,
AUX DEFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME
ET
AUX MEDIAS-PRESSE DU MONDE !
Turquie : Ragip Zarakolu et tous les prisonniers d’opinion doivent être
libérés immédiatement
Le 28 octobre 2011, dans une nouvelle vague d’arrestation, la police turque
a arrêté à Istanbul M. Ragip Zarakolu, journaliste, défenseur des droits
humains bien connu, directeur de la maison d'édition Belge[1] et Président
du Comité de liberté de publication de l'Association des éditeurs de
Turquie, Mme Büşra Ersanlı, professeur du droit constitutionnel et membre du
Parti pour la paix et la démocratie (BDP) ainsi que des dizaines de
personnalités kurdes. Ces arrestations s’ajoutent à plus de 4500 membres et
dirigeants du BDP arrêtés au cours de ces six derniers mois dont 1600
d’entre eux ont été incarcérés. Parmi ces derniers figurent également Deniz
Zarakolu, fils du Ragip Zarakolu, et l’auteur Aziz Tunç.
Contexte
Ces arrestations font partie d’une campagne de terrorisme d’Etat du
gouvernement turc, lancée lors des dernières élections en Turquie (juin
2009), pour réduire au silence ses opposants, en particulier toute personne
défendant les droits fondamentaux du peuple kurde. Pourtant, habilement
transformées en référendum sur la nouvelle constitution à écrire, le parti
AKP de M. Recep Tayyip Erdogan, le Premier Ministre, a largement remporté
ces élections. C’était aussi un succès pour le BDP (parti pro-kurde) qui,
malgré tous les obstacles (arrestations massives arbitraires, procès
politiques, loi électorale défavorable l’obligeant à présenter des candidats
indépendants, etc.), a obtenu 36 sièges. C’est ce qui aurait rendu furieux
M. Erdogan, étant donné qu’il a changé de discours à l’instar de ses
prédécesseurs pour qui la question kurde en Turquie « n’existe pas »,
surtout « si l’on évite d’en parler » !
Plus grand prison mondiale pour les défenseurs des droits humains,
journalistes et élus
On compte actuellement dans les prisons turques plus de 70 journalistes
incarcérés, sans parler des milliers de procès intentés à l’encontre des
journalistes, écrivains et politiciens.
Depuis le printemps 2009, les arrestations arbitraires se comptent par
milliers, mais aussi des incarcérations parmi les rangs du BDP. En effet, ce
dernier paie le plus grand tribut à cet égard, étant donné qu’il est
quasiment décimé avec au moins 4000 incarcérations dans ses rangs parmi
lesquelles on trouve des parlementaires, Maires, Conseilles municipaux,
dirigeants de sections et cadres dudit parti. A titre d’exemple, seul dans
la province de Sirnak, 500 membres du BDP dont cinq Maires, quatre
Maires-adjoints et 15 Conseillers municipaux se trouvent en prison.
Ceux et celles qui sont en liberté, pour le moment, ne sont nullement
épargné-e-s. Le chef-Procureur de Diyarbakir a récemment inculpé (mi-octobre
2011) trois députées du BDP, dont Mme Leyla Zana, lauréate du Prix Sakharov
des droits de l’homme, pour lesquelles il demande une peine de prison de 148
ans dont 45 ans pour Mme Zana ! Leur crime ? Avoir participé à des meetings
non autorisés et « avoir fait la propagande en faveur d’une organisation
terroriste (PKK) ».
Parmi les défenseurs des droits de l’homme opprimés, le cas de M. Muharrem
Erbey, Vice-Président national de l’Association des droits de l’homme de
Turquie et Président de la section de Diyarbakir, est illustratif. Arrêté le
24 décembre 2009 à 4h30 du matin chez lui par une unité anti-terroriste, il
est incarcéré depuis dont l’acte d’accusation a été rendu récemment en
public. Son crime : avoir dénoncé les violations des droits humains dans sa
région auprès des instances européennes et onusiennes des droits de l’homme
!
Dysfonctionnement du système juridique turc et méthode d’Erdogan
M. Thomas Hammarberg, Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de
l’Europe, qui s’est rendu récemment en Turquie, estime que « Le système
judiciaire turc présente de longue date des dysfonctionnements systémiques
qui compromettent la jouissance des droits de l’homme et des libertés
fondamentales. » Selon son analyse, « La Cour européenne des droits de
l’homme a rendu plus de 2 200 arrêts contre la Turquie entre 1995 et 2010.
Près de 700 concernaient des violations du droit à un procès équitable et
plus de 500 des atteintes au droit à la liberté et à la sûreté. (…) Un autre
aspect de ce problème complexe est l’imprécision de la législation turque au
sujet de certaines infractions, en particulier celles afférentes à des liens
présumés avec des organisations criminelles. (…) une attention insuffisante
est portée à la qualité des preuves dès le début de la procédure. Cette
combinaison de facteurs fait que la simple ouverture de poursuites peut
devenir – en elle-même – une sanction. Il en résulte un effet inhibiteur
très préoccupant. »[2] <#_ftn2>
C’est décidément la procédure judiciaire qui constitue la méthode
d’intimidation de M. Erdogan. En effet, les six députés d’origine kurde
membres du BDP élu en juin 2009 se trouvent toujours derrières les barreaux.
L’un d’eux, M. Hatip Dicle qui a déjà purgé 10 ans de prison avec Mme L.
Zana suite à un autre procès politique en 1994, a été remplacé par un membre
du parti de M. Erdogan (Mme Oya Eronat).
Un journaliste turc écrivait cet été que M. Erdogan garderait dans sa poche
une liste de 800 à 1400 personnes à emprisonner parmi les quelles des
politiciens. Cette information est confirmée non seulement par la présidence
du BDP, mais aussi dans la pratique comme relatée ci-dessus. D’ailleurs, M.
Hasip Kaplan, Vice-Président du groupe parlementaire du BDP, dénonçait
récemment la politique de guerre menée par M. Erdogan et les 200 000 (deux
cents mille) procès en cours concernant la liberté d’opinion et
d’expression.
Il faut souligner par ailleurs que, selon la législation turque actuelle, en
cas de procès à leur encontre, les élus municipaux sont exclus d’office de
leur fonction durant toute la procédure judiciaire par le Ministre de
l’Intérieur.
C’est dans ce contexte que survient l’arrestation de M. Ragip Zarakolu,
éminent intellectuel turc. Cela signifie que M. Erdogan ne supporte plus les
critiques à l’encontre de son gouvernement. Il a choisi apparemment la «
méthode judiciaire » pour éliminer ses adversaires politiques. C’est aussi
sa réponse apparemment à une solution pacifique et démocratique à la
question kurde et à la reconnaissance du génocide arménien.
Il est à déplorer que ce personnage et son parti, pourtant notoirement
ennemie des droits de l’homme, qui est promu par l’Occident comme exemple de
démocratie aux peuples arabes.
Nous appelons les Etats, institutions, Parlementaires et organisations qui
respectent et œuvrent pour l’application effective des normes
internationales sur la liberté d’opinion et d’expression d’intervenir
d’urgence en faveur de la libération de M. Ragip Zarakolu et tous les
prisonniers politiques en Turquie.
Maison Populaire de Genève
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1211 Genève
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pour se désinscrire
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[1] <#_ftnref> La Maison d'édition Belge est connue pour ses publications
sur les minorités en Turquie, en particulier sur les Kurdes et sur le
génocide Arméniens.
[2] <#_ftnref> Cf.
http://www.coe.int/t/commissioner/News/2011/111014TurkeyVisit_fr.asp
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